Le coup d’envoi des élections à la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT) aurait dû marquer un nouveau chapitre du sport roi au Cameroun. Mais, à l’image d’un match bloqué par un joueur trop dominant, le terrain semble déjà verrouillé par la présence écrasante d’un seul homme : Samuel Eto’o, le capitaine qui paralyse le jeu électoral.

Une opposition sans impact
En face, deux challengers ont osé monter sur le terrain : Simon Ngo’on Mbeleck, arbitre, et Gilles Christian Ngnize, marketeur. Deux noms respectables, certes, mais qui peinent à trouver des supporters derrière eux. Leur candidature ressemble à une petite frappe lointaine sans danger pour un gardien en pleine forme.

Car en face, Eto’o, c’est l’attaquant star, le capitaine emblématique des Lions Indomptables devenu président sortant de la FECAFOOT. Son charisme, sa notoriété et son influence pèsent comme une défense de fer : difficile, pour quiconque, de trouver une ouverture.

Un match psychologique avant tout
Plusieurs acteurs du football local avaient laissé entendre qu’ils pourraient tenter leur chance. Mais au moment d’entrer sur la pelouse, beaucoup préfèrent rester sur le banc. L’exemple le plus frappant reste celui de Yoki Onana, pressenti par certains comme candidat potentiel. Pourtant, il a coupé court aux rumeurs :
« Je n’ai aucune intention de candidater à la présidence de la FECAFOOT. Je n’ai aucune envie, aucune ambition d’être président », a-t-il martelé. Un forfait clair et net, comme une équipe qui refuse de se présenter face à un adversaire jugé trop puissant.

Le coup de sifflet ministériel
Alors que le match semblait lancé, le Ministère des Sports a sorti un carton rouge inattendu : suspension immédiate du processus électoral, pour cause « d’irrégularités ». Dans son communiqué, le MINSEP reproche à la FECAFOOT d’avoir engagé le processus sans son aval, et pointe des fautes de jeu :
- non-conformité des textes,
- suspension jugée arbitraire de certains candidats,
- clubs fictifs alignés dans la compétition,
- exclusion injustifiée de clubs réguliers.
Résultat : la rencontre est stoppée, le public reste dans l’attente et le doute s’installe.
Des fautes sifflées… mais contestées
Sauf que, dans les tribunes, beaucoup d’experts estiment que l’arbitre ministériel siffle des fautes imaginaires. Pour eux, les arguments du ministre Narcisse Mouelle Kombi ressemblent moins à un règlement appliqué qu’à une lutte d’ego avec Eto’o.
Sa décision de déclarer invalides les statuts adoptés depuis 2021 apparaît comme une tentative de casser le jeu, plutôt que de le faire respecter. Les critiques parlent d’un duel politique plus qu’administratif.
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Eto’o reste dans le système de jeu
Face aux critiques, Eto’o n’a pas changé de stratégie : jouer collectif, mais dans les règles. Sa ligne est claire : respecter la loi, et rien que la loi. Déjà élu par acclamation à la CAF en mars 2025, malgré sa condamnation en Espagne, l’ancien goleador prouve qu’il continue de marquer des points sur la scène africaine.
Ses supporters le répètent : c’est en restant dans le système légal qu’il parvient à déjouer les pressings adverses.
Pas encore de coup d’envoi pour Eto’o
Dans cette partie à suspense, une précision importante est venue du vice-président de la FECAFOOT, Aboubakar Alim Konaté : Eto’o n’a pas encore déposé sa candidature. Contrairement aux rumeurs qui courent dans les vestiaires, rien n’est encore officiel.
Une info qui entretient le suspense : va-t-il se repositionner pour un nouveau mandat, ou restera-t-il sur le banc ?
Un match politique sous tension
Aujourd’hui, la FECAFOOT vit une véritable prolongation. D’un côté, le camp Eto’o, qui veut continuer l’aventure. De l’autre, le camp ministériel, qui cherche à l’arrêter par des coups de sifflet contestés. Entre les deux, c’est le football camerounais qui risque d’être le grand perdant, avec une fédération paralysée et des Lions indomptables en pleine préparation internationale.
Pour l’instant, le ballon est dans les pieds de Samuel Eto’o. S’il dépose sa candidature, il sera difficile de l’empêcher de marquer. S’il ne le fait pas, ce sera la victoire d’une bataille d’influence, plus politique que sportive. Une certitude demeure : comme sur le terrain à son époque, Eto’o continue de polariser tous les regards. Capitaine d’une équipe en crise, il reste celui dont le simple nom suffit à changer le rythme du match.
